"There's an ocean inside of me. Put your ear against my chest and listen, it rages of you"
https://www.youtube.com/watch?v=0YuSg4mts9E
Il y a une époque ou la vie me paraissait bien plus noir,
ou je devais fuguer pour avoir un gout de liberté,
ou je m'exposais au danger sans m'en rendre compte,
ou je m'exposais tout court à la recherche d'une quelconque reconnaissance.
Je me souviens qu'a l’époque je ne contrôlais rien,
je voulais qu'on me regarde, je voulais qu'on m'admire.
Dans ces moments j'étais juste quelqu'un d'autre.
Je n’ai jamais eu honte.
Si j'étais comme ça c'est parce que c'était mon seul échappatoire,
la jeune fille en cage se délivrait et laissait échapper ses démons.
On parle d'adolescence difficile je crois que j'en ai vécu une à ma manière.
Mes parents m'ont mis dans une cage dorée dès ma tendre enfance:
j'avais tout ce que je voulais matériellement mais je n'avais pas le droit de voir mes amis,
j'avais les derniers objets à la mode mais je ne devais pas sortir les week end.
Je savais que mes proches faisaient des soirées, se retrouvaient après les cours mais de mon coté je devais rester chez moi.
Alors oui j'ai beaucoup fugué car j'ai beaucoup souffert d'avoir été mise en cage.
Quand j'explique mon adolescence beaucoup me rient au nez " tu rigoles ou quoi, c'est pas une adolescence difficile !" et pourtant...
et pourtant j'ai une dizaine de carnets intimes qui expliquent mon mal être de ne voir personne, j'ai aujourd'hui des lacunes quand je suis confrontée aux autres, j'ai toujours l'impression de ne pas être à ma place, j'ai un véritable soucis d'indépendance, j’ai une relation particulière avec mes parents et je pleure quand je repense à tout ça.
C'est vrai ça parait rien, mais maintenant que j'arrive à faire les liens entre ce que j'ai vécu et ce que je suis devenue aujourd'hui je me dis....merde j'aurai pu être beaucoup mieux dans ma peau, dans ma tête… si ma cage dorée avait été laissé ouverte.
Le pire c’est que mes parents ne s’en sont jamais rendu compte, pourtant je laissais trainer derrière moi un véritable mal-être.
Il y a peu ma mère m’a dit que eux, quand ils étaient jeunes, ils partaient faire des tours en mobylettes avec les copains. Elle ne comprenait pas pourquoi, nous, ses enfants, étaient resté devant notre écran d’ordinateur toute notre adolescence.
Je vous assure que lorsque j’ai entendu ça j’avais juste envie de crier, de tout déballer, d’expliquer ma douleur constante quant à cette mise en cage…j’avais envie de lui dire que tout était de sa faute, que j’aurai pu être un peu plus forte aujourd’hui, que j’aurai pu me créer des armes si elle m’avait laissé faire.
Je lui aurais dit tellement de choses que j’ai déballé sur une centaine de page il y a quelques années mais aujourd’hui je sais que ça n’aurait servi à rien, que le passé est fait et qu’il ne changera pas.
Alors voila, certains soirs je me retrouve devant la fenêtre de ma chambre à fumer une cigarette en douce,
comme ci rien n'avait changé, comme ci j'allais me remettre à fuguer.
Certains soirs je fixe cette étiquette collée sur la vitre" sortie de secours"
et je me dis qu’à l'époque c'était un véritable appel au secours.